De la sismopoétique de Nina Bouraoui : La « pensée du tremblement » face aux fractures identitaires dans Le jour du séisme (1999)
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief12381Mots-clés :
Nina Bouraoui, séisme, Algérie, écopoétique, Glissant, fractures identitairesRésumé
Au prisme de la « pensée du tremblement » d’Édouard Glissant, laquelle promeut une vision productive du chaos reposant sur un modèle relationnel, cet article se propose d’examiner l’esthétique du tremblement telle qu’elle se déploie dans Le jour du séisme de Nina Bouraoui. En s’appuyant sur l’évocation du séisme d’El Asnam de 1980, l’autrice franco-algérienne convoque d’autres lieux et temporalités tout aussi traumatiques. A la suite du cataclysme, l’identité de la narratrice, sa mémoire et son enracinement dans la terre natale apparaissent illusoires. Les ondes de choc se propagent au récit : l’écriture sismique fait alors table rase de la fixité et de l’homogénéité pour privilégier des agencements textuels instables et un mode de connaissance relationnel aux apparences désordonnées et incontrôlables. Nous examinerons en quoi la précarité ontologique qui découle de la catastrophe naturelle engendre, pour la narratrice, de nouvelles modalités d’habiter le monde et de se concevoir en tant que sujet, tout en offrant une vision éthique de l’écriture. La ‘sismopoétique’ bouraouienne ainsi définie se veut à la fois ekphrasis et stratégie conceptuelle pour repenser la fragilité de l’existence du sujet postcolonial et sa relation précaire à la nature, ainsi que pour échapper aux emmurements identitaires, qu’ils soient fondés sur des concepts nationaux, genrés, ou religieux.
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(c) Copyright Alexandra Gueydan-Turek 2022
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