Vol. 17 No 1 (2023): La science-fiction et l’enseignement du politique
Edité par Colin Pahlisch et Gaspard Turin
Depuis les années 1930, la science-fiction a interrogé les multiples manières dont les technologies influent sur notre vivre-ensemble, au point de proposer des reconfigurations des règles de la société. Par ce biais, comme par d’autres qui lui sont propres, elle aura régulièrement favorisé un renouvellement de notre compréhension de la politique. Ceci est une évidence pour son lectorat. Ce qui l’est moins, c’est sa capacité à nous interroger sur le politique, c’est-à-dire sur les remises en question et les réinventions de nos façons de vivre en communauté. Si nous reposons la vieille question consistant à interroger la capacité de la SF à changer le monde, nous le faisons ici à nouveaux frais: ceux de son enseignement, qui selon toutes probabilités se popularise à l’école de façon exponentielle depuis quelques années. À penser la classe comme terrain propice pour réinventer nos gouvernances futures, nous nous préparons à ce futur, comme dans le même mouvement nous élaborons une méthodologie de la transmission qui intègre plus directement le principe démocratique. Les contributions de ce dossier présentent toutes des réflexions allant dans ce sens. Si l’heure n’est plus (seulement) à une lecture privée et récréative de la SF, il est temps de repenser ces corpus en leur donnant le temps et l’espace institutionnels qu’il méritent afin qu’ils deviennent les vecteurs d’un changement, institutionnel, social, éthique et politique, dont il n’est plus possible aujourd’hui de faire l’économie.