Raccommoder un monde à la dérive en mettant à jour les liens qui nous unissent dans Jours d’exil de Juliette Kahane
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief17718Mots-clés :
Juliette Kahane, migration, attentats, hétérotopie, hyper-lieu, roman humanitaire, littérature de terrein, anthropologieRésumé
Au lendemain des attentats de 2015 et de l’arrivée, cet été-là, de nombreux migrants en Europe, que nous apprend la littérature française contemporaine sur le délitement des liens sociaux résultant de l’érosion de repères communs ? Dans le roman de Juliette Kahane, Jours d’exil, une saison au lycée Jean-Quarré (2017), la narratrice désorientée par l’actualité et l’évolution du monde va chercher des réponses à la Maison des réfugiés. Cet article démontrera que sous le caractère spectaculaire de la violence et du chaos se jouent des liens de solidarité cruciaux. Nous étudierons les moteurs de la désagrégation sociale à la Maison des réfugiés ainsi que la manière dont le récit construit cet espace comme un nœud de convergence d’énergies. Nous analyserons aussi la méthodologie d’observation de la narratrice qui lui permet non seulement de faire face au monde chaotique mais aussi de s’y reconnecter. Le roman de Kahane démontre que la littérature française contemporaine est particulièrement équipée pour rendre compte des liens que les enquêtes d’opinion et analyses de résultats électoraux ne parviennent pas à capter.
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